Speakers
Conferencistas convidados · Ponentes
Ana Lemos / Rita Araújo / Maria João Melo, Universidade Nova de Lisboa
Sur la route des manuscrits français: la construction de la couleur vs les ateliers des artistes L’étude des matériaux et de la construction des couleurs nous permet de déterminer la palette de couleurs que caractérise chacun des manuscrits analysés et, ainsi, de mieux comprendre le manuscrit dans son ensemble, apportant d’importants éléments aux nombreuses questions qui concernent sa production. La présence d’un pigment peut-elle corroborer une date ? La construction des carnations des visages peut-elle constituer la signature d’un artiste ? Ce projet, mené par une équipe interdisciplinaire, constituée par des historiens d’art, des conservateurs et restaurateurs ainsi que des chimistes, essaye de dévoiler quelques-uns des mystères qui entourent l’exécution d’une enluminure. En effet, si les artistes des mss IL19 (BNP) et cofre 24 (PN Mafra) utilisent le blanc de plomb avec le vermillon ou le minium pour la carnation des visages, l’artiste du ms cofre nº22 (PN Mafra) utilise la technique très particulière du verdaccio (sur une préparation en tons verts, l’artiste applique les tons roses et blancs). S’agit-il d’une technique particulière à un artiste ou un atelier ? Pourrons-nous parler du « maître aux carnations vertes » ? Par ailleurs, nous essayons de connaître le savoir-faire de chacun des artistes dans la construction des couleurs. Si, quelques-uns donnent les tons de bleu en apposant, p. ex., de l’indigo sur l’azurite ou du lapis-lazuli sur l’azurite et les tons de vert avec de la malachite sur laquelle est appliqué du sulfate de cuivre basique, d’autres jouent avec les couleurs en mélangeant le jaune d’étain et de plomb avec du lapis-lazuli pour obtenir du vert. Finalement, nous essayons de tracer une route de ce savoir-faire pour essayer de comprendre si cette connaissance de la construction des couleurs a pu « voyager » avec les artistes et/ou les manuscrits. |